Salut,
Je vais vous présenter les différentes méthodes de sexage chez les ophidiens, n'hésitez pas à apporter vos connaissances et partager vos expériences!
Bon courage, j'ai écrit un pavé... si vous avez des photos pour illustrer tout ça, n'hésitez pas!
1. Le dimorphisme:
Certaines espèces ont un dimorphisme sexuel, c'est à dire qu'une différence entre les mâles et les femelles est visible à l'oeil nu. L'inconvénient est qu'il faut des individus de sexe différents pour pouvoir comparer. Généralement, le dimorphisme est plus marqué à l'âge adulte.
C'est le cas par exemple chez Lamprophis capensis, le mâle à une queue plus longue et on observe un renflement après le cloaque. La femelle a une queue plus courte et plus fine, il n'y a pas de renflement sous le cloaque.
Chez certains boïdés, les ergots du mâle sont plus développés que ceux de la femelle. Chez Corallus caninus c'est la forme de la tête qui diffère, celle du mâle est triangulaire tandis que celle de la femelle est plus rectangulaire.
2. L'éversion ou "popping":
Attention, mal effectuée cette méthode peut causer de graves soucis!
L'éversion consiste à faire sortir manuellement les hémipénis du mâle. C'est une méthode très utilisée pour le sexage des juvéniles, elle devient plus compliquée pour les sub-adultes et les adultes car les mâles ont assez de force pour contracter leurs muscles et empêcher la sortie des hémipénis. Dans tous les cas vous pourrez confirmer un mâle quand vous aurez vu ses hémipenis, mais rien ne sera certain concernant les femelles.
Pour apprendre l'éversion je vous conseille de vous tourner vers un vétérinaire, un éleveur ou une personne expérimentée qui pourra vous montrer, comment faire, vous conseiller, vous guider et si besoin corriger vos erreurs.
Voici comment je procède pour les colubridés (je suis gauchère!):
Je tiens le serpent avec la main droite bien au dessus du cloaque, face ventrale vers le dessus, je laisse la queue "pendre". Je viens placer ma main gauche pour l'éversion. Je place le bout de mon index (vers la dernière phalange) sur la face dorsale juste au dessous, presque au niveau du cloaque. Avec le pouce, j'appuie quelques centimètres plus bas et remonte jusqu'au cloaque. Il n'y a pas besoin d'appuyer fort!
Pour les boïdés je trouve cela plus pratique d'utiliser les deux mains. Je place mon index droit sous le cloaque face dorsale et je fais rouler les hémipénis avec le pouce gauche.
Si un ou les deux hémipénis sortent, vous pouvez être sûr que c'est un mâle. Si rien ne sort, vous pouvez penser que c'est une femelle.
Un autre indicateur, pas forcément fiable cependant est la couleur de la muqueuse sous les écailles cloacales qui est rouge assez foncé chez les males et plutôt rose clair chez les femelles.
3. Le sexage par sonde ou "probing":
Attention, mal effectuée cette méthode peut causer des lésions définitives.
Le sexage par sonde est le seul moyen de définir avec certitude le sexe d'un serpent. Il s'agit d'introduire une sonde par le cloaque dans les poches hémipéniennes du mâle ou dans les glandes à musc de la femelle. On déterminera le sexe en fonction de la longueur de sonde que l'on aura introduit. Chez la femelle elle s'arrêtera rapidement et rentrera d'1 à 5 écailles parfois plus selon l'espèce; chez le mâle elle rentrera deux fois plus loin, de 6 à 15 écailles. C'est une méthode délicate à faire avec prudence dans le calme et la concentration!
Pour les premières fois demandez conseils à quelqu'un d’expérimenté qui vous enseignera la bonne technique.
Cette méthode fonctionne sur les serpents de toutes tailles, à condition d'utiliser une sonde de taille adaptée. Personnellement je n'utilise pas cette méthode avec les juvéniles, je trouve cela plus difficile et plus risqué! Pour les gros serpents vous pouvez vous faire assister.
Tout d'abord je choisis ma sonde en fonction de la taille du serpent, c'est important car une sonde mal choisie pourrait blesser le serpent. La sonde doit être propre et désinfectée.
Ensuite je lubrifie ma sonde, par exemple avec du sérum phisiologique.
C'est parti (je suis toujours gauchère!):
Je tiens mon serpent de la main droite, face ventrale vers moi, au "niveau de la queue", mon pouce est au dessus du cloaque et mes autres doigts tiennent assez fermement la queue du serpent. Avec la main gauche j'introduis la sonde sous l'écaille cloacale, sur un côté. Je la dirige vers le bout de la queue et pousse très légèrement et très lentement jusqu'à sentir une petite résistance. Je prends la mesure en posant mon pouce gauche sur la sonde au niveau du cloaque puis je retire. Généralement on voit très bien a vue d'oeil s'il s'agit d'un mâle ou d'une femelle, mais pour confirmer je peux placer la sonde à côté de la queue et compter le nombre d'écailles.
Certaines sondes forment une boucle au niveau de la "poignée", résistez à tout prix à l'envie de mettre votre index dedans pour pousser la sonde c'est la meilleur manière de blesser votre serpent!
4. La palpation:
Quelqu'un pour nous en dire un peu plus sur la palpation?